On est là, serrés près d’un petit pont, à attendre. Les voitures passent derrière nous. Les hommes s’impatientent.
Et puis soudain, un « ha ! » On lève la tête : les volets de la petite maison viennent de s’ouvrir. En sort un long oiseau qui ouvre son bec. Et prononce très lentement : « Cou-cou. »
La petite maison à colombages qui nous fait face, avec ses géraniums aux fenêtres, son oiseau, son immense horloge et son balancier, est loin d’être n’importe quelle maison de la pette bourgade de Triberg, en Forêt-Noire (Allemagne) : c’est « la plus grande horloge à coucou du monde », clament ses propriétaires, revendiquant même une inscription au Guinness Book of Records en 1997.
Difficile à vérifier sans mettre la main sur le bouquin. Mais c’est vrai que les dimensions de la petite bâtisse ont de quoi faire rougir le petit coucou de notre mamie : la pendule fait 8 mètres de haut, son mécanisme 4,50 x 4,50 m pour un poids de 6 tonnes. Quant au fameux coucou, il mesure 4,50 m de long et pèse 150 kg.
Un petit délire qui aura quand même mis 5 ans à aboutir. Une pièce de 2 € permet de voir l’intérieur de la bête et ses énormes rouages. Il y a même un (faux) marchand de coucous qui vous raconte l’histoire de cette épopée si vous lui donnez de la thune.

Mais pourquoi les maîtres-horlogers Ewald et Ralf Eble se sont-ils lancés dans cette construction en 1990, en copiant une horloge à coucou de même pas 8 cm ? La réponse se trouve peut-être à la sortie de la petite visite, quand on est forcés de sortir par l’immense boutique.
Car, dans ce « Uhren-Park », on veut surtout vous attirer pour vous vendre des horloges à coucous. Des tas d’horloges à coucous. Des petites, des grandes, des à magnet pour mettre sur son frigo, etc.

Le coucou : un concept qui serait né ici, dans la ville voisine de Triberg, Schönwald-im-Schwarzwald, au XVIIIe siècle. Et qui continue de faire la joie des commerçants de ces communes : à Triberg, on trouve même une « Maison aux 1 000 coucous ».
Si vous en avez marre des horloges, Triberg possède aussi un très chouette chemin aux cascades. Payant, toujours. Mais, au moins là, les chants d’oiseaux que vous entendrez ne seront pas faux.
Eble Uhren-Park, à Triberg, dans la Forêt-Noire (Allemagne).