Dans les Pays de la Loire, le village de Fontaine-Daniel est connu pour son activité textile. Son bel étang. Ses grands arbres qui longent de grosses maisons en pierre.
Moins pour ses vaches pieuses. Et pourtant, là, à quelques mètres de la grande place du village, elles se pressent pour rentrer à la queue leu leu dans une chapelle.

Enfin, soyons plus précises : dans la porterie cistercienne du 13e siècle, qui faisait « à la fois fonction de chapelle et de porte d’accès au clos de l’abbaye » des lieux, explique le compte Instagram Amis de Fontaine-Daniel.
Une porterie cistercienne…où désormais on trait les vaches, puisque c’est un éleveur qui s’est établi ici. Un peu blasphématoire non ? « Pas du tout », répond ce guide présent dans la chapelle Saint-Léonard, à Mayenne, en ces Journées du patrimoine 2020.

Cette petite chapelle du 14e siècle cachée derrière les arbres de l’entreprise Seb-Moulinex (!) a elle aussi abrité des vaches. C’est que son caractère sacré avait disparu depuis longtemps : avant de devenir étable, elle avait même été transformée en habitation, avec cheminée et fenêtres à la place des vitraux.
Il fallait se loger, puis loger ses vaches, point. On ne s’embêtait pas en s’interrogeant si c’était sacrilège ou non.

Les vaches qui ruminaient ici en avaient de la chance en tout cas : sur les murs s’étalent encore aujourd’hui de grandes peintures du 14e siècle. Dont des rigolotes : un saint qui montre ses entrailles, lovées dans ses mains. Ou un diable qui écoute et note les conversations des pipelettes de l’église, tandis qu’un autre en emporte une dans sa hotte.

Des dessins qui devaient rappeler à l’ordre celles qui étaient un peu trop bavardes pendant la messe. Pas sûre que les vaches aient bien compris le message…
Merci à Alan pour la photo de vaches et à Maïenne pour cette chouette découverte de la chapelle Saint-Léonard 😊